L’amylose cardiaque en hémodialyse : une entité sous-diagnostiquée ? - 13/09/21
Résumé |
Introduction |
L’hypotension artérielle est une complication fréquente en hémodialyse qui est associée à la mortalité. Les causes peuvent être multiples : hypovolémie liée à un poids sec inadéquat, dysfonction cardiaque, dysautonomie. Au cours de la réévaluation de la fonction cardiaque, il n’est pas rare de mettre en évidence une cardiopathie hypertrophique chez ces patients, qui est souvent étiquetée cardiopathie urémique, secondaire à l’insuffisance rénale. L’amylose cardiaque est peu recherchée et donc potentiellement sous-diagnostiquée.
Description |
Nous avons recherché la présence d’une amylose cardiaque de manière systématique dans notre population d’hémodialysés.
Méthodes |
En cas d’épisodes répétés d’hypotension artérielle intra-dialytique et de stigmates cliniques ou biologiques (BNP, troponine) d’insuffisance cardiaque, une échographie cardiaque transthoracique (ETT) était réalisée. Si l’ETT montrait une cardiopathie hypertrophique, la recherche exhaustive d’amylose cardiaque comprenait la réalisation d’une scintigraphie myocardique et/ou d’une IRM myocardique, la recherche d’une gammapathie monoclonale (EPP, CLL).
Résultats |
Douze patients du centre lourd d’hémodialyse (132 patients) présentaient des signes cliniques et biologiques faisant suspecter une amylose cardiaque. Tous avaient des épisodes répétés d’hypotension artérielle intra-dialytique. Tous avaient un BNP (795pg/mL) et une troponine (36,5ng/L) élevés, avec une cardiopathie hypertrophique à l’ETT. Les examens complémentaires permettaient d’identifier avec certitude une amylose cardiaque chez trois patients : 1 amylose AL, 1 amylose à TTR, 1 amylose avec un typage incertain. Trois autres patients avaient une scintigraphie myocardique score 1 de Perugini, pour lesquels le diagnostic d’amylose n’était pas retenu. Six patients avaient une gammapathie monoclonale, dont une compliquée d’amylose AL.
Conclusion |
La cardiopathie hypertrophique est une entité très fréquente chez les hémodialysés. Dans cette étude, 4 (25 %) des patients explorés avaient une amylose cardiaque. Ce diagnostic doit donc être suspecté et recherché de manière exhaustive en cas d’épisodes d’hypotension artérielle intra-dialytique, surtout s’ils sont associés à des signes cliniques et biologiques d’insuffisance cardiaque, rendant peu probable l’hypothèse d’hypovolémie.
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Vol 17 - N° 5
P. 371-372 - septembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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